Bilan de Laurent Legname, 1ère partie

Une semaine après la fin de saison des dijonnais, c’est le coach Laurent Legname qui livre ses premières impressions. En 3 parties (bilan général, bilan personnel et l’avenir), cet entretien vous permettra d’avoir l’éclairage du capitaine du bateau après cette saison 2015/2016.

 

Une semaine après le dernier match de saison régulière, quel bilan global de la saison fais-tu ?

« Je suis arrivé avec un nouveau président, une nouvelle structure dirigeante, un nouveau GM et un effectif renouvelé à 90% avec seulement Jacques Alingué comme restant de la saison dernière. Pour moi, la saison est très satisfaisante d’un point de vue sportif mais aussi dans la reconstruction des valeurs que la JDA veut inculquer. Nous avons batti un groupe qui a retrouvé ça. Ce sont des joueurs qui n’ont jamais rien lâché, qui ont mouillé le maillot et qui ont beaucoup travaillé. Ces résultats sportifs découlent de tout ce boulot. La qualification en Leaders Cup était un exploit incroyable et nous avons lutté jusqu’au bout pour les playoffs. Nous échouons à une petite victoire de la qualification.

Avec 20 victoires pour 14 défaites, depuis deux décennies c’est suffisant pour se qualifier. Pas cette saison. Nous avons réalisé des prestations exceptionnelles notamment à domicile en deuxième partie de saison. Les supporters et les partenaires aiment ça. Dans l’ensemble c’est très satisfaisant ! »

 

L’équipe termine avec 6 victoires sur les 9 derniers matchs. Beaucoup parlent d’exploits. Es-tu d’accord ou est-ce plutôt la qualité du jeu proposé qui a empêché les adversaires de bien s’exprimer ?

« Nous y étions vraiment pour quelque chose. On a su faire déjouer toutes ces grosses équipes avec notre défense et notre jeu. Contre Limoges, Strasbourg, Le Mans et l’ASVEL, on fait pas des écarts de cette envergure comme ça. Ces équipes viennent pas en touriste mais pour gagner des matchs. Pour moi, ça reste une série formidable, tant sur les résultats que sur la manière de jouer. L’équipe avait atteint son maximum et montrait qu’elle était capable de faire des choses extraordinaires. »

 

Justement quand on évoque ton collectif, tu n’as jamais eu de vraie blessure à gérer. Comment expliques-tu ce point positif dans une saison ?

« Il y a plein de paramètres qui entrent en jeu. Avec Pau, je crois que nous sommes les deux seules équipes à n’avoir jamais changé de joueur ni pris de joker. Il y a une part de chance mais aussi tout un travail de préparation en amont avec Éric Chavance notre kiné. Nous avons su gérer les temps de repos durant la saison. Les joueurs se sont aussi comportés en professionnels. Tout cet ensemble a compensé le manque de vécu que nous avions. »

 

Deux joueurs sont sortis du lot : Ryan Brooks (meilleur marqueur de l’équipe sur les 10 dernières journées : 11,8 points) et David Holston (meilleur évaluation de l’équipe en phase retour : 15,5). Comment justifies-tu cette montée en puissance ?

« David c’est assez facile. Il est arrivé 3 ou 4 jours avant le premier match de saison régulière. Il n’avait pas joué depuis 6 mois et n’avait pas fait de pré-saison. Il a eu des hauts et des bas mais malgré cela, dès le premier match face à Orléans, il a montré qu’il avait du talent. Il n’avait jamais joué en France, ne connaissait pas ses coéquipiers. Il y a plusieurs paramètres. Dans la deuxième partie de saison, ses stats, c’est du simple au double termine avec plus de 15 d’évaluation, ce qui est énorme pour un joueur extérieur. Il a su trouver sa place dans l’équipe.

Ryan c’est un peu différent. Il sortait de 3 ans dans la même structure et voulait bien faire. Il devait s’adapter au nouveau championnat. Il n’était pas à son vrai niveau offensif. Je me suis posé des questions en présaison, en me disant que c’était pas le joueur que j’avais scouté. Je l’ai toujours soutenu. Défensivement il a accompli un travail monstre toute la saison. Il a retrouvé son adresse en deuxième partie de saison avec des pointes à 20 points et plus de 40% à 3-points. J’étais très content pour lui. »

 

Tu as toujours parlé d’état d’esprit exemplaire dans l’équipe. Est-ce que tu as un match en tête où tu te dis que sans cet aspect là, vous auriez pu craquer et lâcher ?

« Monaco ! Ce jour-là, nous ne sommes pas adroits. Pour avoir revu le match après, ce soir-là, défensivement ce que nous avons fait c’était incroyable. On a étouffé cette équipe, elle ne pouvait pas jouer. C’était magnifique de les laisser à 59 points. Le palais était plein et quand C.J. met le shoot à 20 secondes de la fin pour passer à +6, on a senti un palais et phase avec son équipe et inversement. C’était un match fort. Très fort ! »

 

Propos recueillis par Pierre Fleutelot