Entretien avec Laurent Legname, 2ème partie
Nouveau visage de ce renouveau, le coach Laurent Legname, fraichement arrivé de Hyères-Toulon, nous livre ses premières impressions sur Dijon, sur le groupe qu’il a créé, mais aussi sur son rôle avec les jeunes du centre de formation. Voici la seconde partie de cet entretien..
Il est une pièce maitresse du staff dijonnais depuis quelques années maintenant mais on en parle toujours moins que le coach, c’est Frédéric Wiscart-Goetz. Comment fonctionnes-tu avec ton assistant ?
« J’échange beaucoup avec lui. Je connais Fred depuis plusieurs années car je l’ai connu au HTV. Je veux garder le même fonctionnement qu’avec Kyle mon assistant au HTV : beaucoup d’échanges sur la façon de voir, de ressentir les choses. Fred s’occupera toujours du travail vidéo, on partagera également le travail individuel des joueurs et il sera aussi amené à intervenir sur les séances, notamment les échauffements. En match, je lui ai déjà dit qu’il ne devait pas hésité à continuer d’échanger avec moi, même si bien sûr, je serai le décisionnaire. Comme avec Kyle auparavant, il arrivait que nous ne soyons pas d’accord de temps en temps, à presque se disputer (rires), mais c’était pour la bonne cause. Ça permet de prendre au final la meilleure décision possible. Notre relation avec Fred sera la même, vraiment basée sur l’échange et le dialogue. »
Quelle image avais-tu de la JDA Dijon Basket avant de signer ici ?
« J’ai une anecdote à ce sujet : quand j’étais joueur, nous avions toujours le sac avec la moutarde et la bouteille de Bourgogne, ça c’était sympa ! (rires). Apparemment, la ville a toujours été un lieu sympa où vivre. Au niveau du club, je n’ai jamais eu d’échos négatifs. J’ai des souvenirs de la salle et de son public qui pouvait être à fond derrière l’équipe quand elle mouillait le maillot sur le terrain. J’espère et je vais tout faire pour que les joueurs donnent tout. Quand il y a plus fort en face accepter la défaite, c’est possible. Mais quand on donne tout et c’est ce que veut voir le public, il peut pardonner et comprendre. Les joueurs restent des êtres humains. Je m’attache à avoir un public à fond derrière l’équipe et qui s’identifie aux valeurs que les garçons vont véhiculer.
Le club a aussi un nouvel organigramme avec un nouveau Président, un nouveau manager général, une directrice générale, un nouveau directeur commercial donc tout le monde arrive, tout le monde se découvre, mais surtout, tout le monde veut travailler dans le même sens, c’est-à-dire dans la volonté d’améliorer les choses. C’est un point très positif. Les défaites et les victoires s’expliquent par des milliers de petites choses et je pense que si tout le monde va dans le même sens avec cette envie de bien faire, les joueurs vont voir que tout est fait pour qu’ils puissent évoluer dans le meilleur cadre possible et voudront récompenser toutes ces personnes. »
Thierry Degorce, le nouveau Président, tient à rapprocher le centre de formation de la SASP. Quel sera ton rôle dans ce projet ?
« J’ai déjà échangé avec Julien Marchand, le coach espoirs. Olivier va continuer de jouer avec cette équipe jeune. C’est important à 20 ans d’avoir du temps de jeu, c’est même fondamental. L’entrainement c’est bien et il aura des minutes en pros, mais c’est important qu’il joue. Il faut qu’il domine complètement ce championnat car c’est important d’être au top pour passer au niveau suivant. À partir du moment où on ne domine pas, on ne peut pas aller à l’étage supérieur.
En ce qui concerne Éliot Maraux et Lucas Paoletti qui complètent l’effectif professionnel, ils continueront de s’entrainer avec les espoirs deux à trois fois par semaine. Il y a une vraie passerelle entre les deux groupes. Je vais vraiment suivre la progression des espoirs. Comme j’ai dit à Julien, je m’intéresserais aussi beaucoup à leur attitude. Quand on découvre un groupe pro, il faut avoir une attitude irréprochable, même hors du terrain. J’irai aussi de temps en temps voir les cadets France le dimanche pour découvrir ce groupe. J’aurai un compte rendu et un échange avec Julien sur les jeunes. Pour ceux qui ont le potentiel et l’attitude prouvant qu’ils peuvent intégrer le groupe pro, ce sera avec plaisir qu’on les accueillera.
Je sais très bien que dans les années 90, le centre de formation en France faisait la gloire de la JDA Dijon. Pour avoir joué contre des Willem Laure, Laurent Cazalon, Karim Souchu, Christophe Pellegrini et autres pendant de longues années, je me rappelle que Dijon était l’équipe à abattre. Ce serait bien qu’au fil des années, le club retrouve ça. C’est aussi bien pour les partenaires et le public de s’identifier à des joueurs locaux. »
La pré-saison a débuté et dans 15 jours environ, il y aura déjà un 32ème de finale de Coupe de France à Berck. As-tu un objectif précis sur cette période de pré-saison ?
« Le seul objectif c’est qu’on soit le plus prêt possible le 3 octobre, que ce soit physiquement, techniquement ou encore stratégiquement, que l’on soit prêt à gagner notre première rencontre face à Orléans en mettant 100% de nos capacités sur le terrain. Sur les premières rencontres amicales, les garçons auront globalement le même temps de jeu afin de reprendre contact avec l’opposition tout en évitant les blessures, mais aussi de voir les premiers prémices collectifs offensifs. On s’attache d’abord à l’attaque car il y a beaucoup de nouveaux joueurs. Nous verrons aussi comment on se comporte face à des belles équipes de différents niveaux.
Concernant la rencontre de Coupe de France à Berck, ce sera notre premier match officiel. On sait très bien que rien n’est jamais facile et nous avons encore vu la saison dernière que des équipes de N1 éliminaient des équipes de Pro B et même de Pro A. On va bien sûr là-bas pour gagner. On sait aussi que ce ne sera pas évident car on aura que trois semaines de préparation dans les jambes dont deux entièrement dédiées au basket. Nous serons face à une équipe qui va tout donner et ne rien lâcher, le tout dans une salle qui est chaude ! »
Pour conclure, une anecdote en tant que coach, ton meilleur souvenir ? Et même en tant que joueur ?
« En tant que joueur c’est fini (rires), mais je dirai la montée en Pro A en 2001 avec Jean-Louis comme coach, avec un groupe qui était fabuleux. Le titre du Trophée du Futur, en 1998, reste aussi un très bon souvenir. De façon générale, toutes mes années passées en Pro A reste gravées dans ma tête, notamment mes deux participations au concours à 3 points du All Star Game LNB.
En tant que coach, ces deux dernières saisons avec le HTV me laissent beaucoup de bons souvenirs parce qu’avec la 17ème masse salariale, on a fait deux fois les playoffs ainsi qu’une demi-finale de Coupe de France. Il y a deux ans, quand on a gagné à Boulogne, en quart de finale, alors que c’était le leader incontesté de Pro B, c’était aussi un très beau moment parce que ça permettait d’affronter Nanterre par la suite. C’était une belle victoire. Sur la saison dernière, hormis la fin, l’ensemble de l’année constitue un bon moment parce qu’on avait un groupe de qualité. Il y a toujours cette déception de ne pas être monté, mais avec du recul, avoir permis de faire rêver de nouveau tout un club et ses supporters, c’était chouette. »