Entretien avec Marc Judith
À quelques heures du début du championnat de France Pro A, c’est le capitaine Marc Judith, qui livre ses impressions après la pré-saison, comment il voit ce nouveau groupe ou encore le rôle de capitaine qu’il va avoir…
Ton arrivée au club a été difficile à comprendre (signature retardée par des détails). Comment ça s’est déroulé ?
« Je ne me suis pas posé de question de mon côté. Je savais très bien où je voulais aller. Il n’y avait pas d’autre solution pour moi que de venir à Dijon. Ma décision était déjà prise et j’avais déjà parlé de cette décision avec le coach. Il y a eu ce quiproquo avec le nombre de JFL etc… Ce fut une histoire d’agents et de clubs, ce n’était pas mon problème. Mon but était de venir à Dijon et c’est bien ce qui s’est fait ! »
Tu es un joueur connu et reconnu du championnat de France Pro A. À quoi est-ce dû selon toi ?
« Je pense que déjà c’est le club où j’étais avant. Pour l’instant, de ce que je constate de mon passage en Pro A, je n’ai fais qu’une seule saison correcte à mes yeux. J’ai ensuite été blessé avant d’être champion et de gagner pas mal de choses avec Nanterre. Mon passage dans ce club m’a apporté l’expérience, un palmarès et de grosses sensations. Mais j’ai encore tout à prouver, montrer que je suis un bon joueur. »
Tu arrives à Dijon qui est seulement ton second club de Pro A. Qu’attends-tu de cette nouvelle saison ?
« J’attends de m’émanciper à Dijon, de révéler à tout le monde que je peux être un bon joueur de Pro A. C’est pour ça que j’ai décidé de quitter Nanterre, pour me créer une nouvelle aventure, créer de nouvelles choses avec ce club. »
Tu arrives dans un nouveau club avec un rôle important, celui de capitaine. Qu’est ce que ça t’évoque et quelles sont les attentes que tu auras vis-à-vis de tes nouveaux coéquipiers ?
« C’est plutôt l’inverse je dirais, ce sont eux qui vont avoir des exigences envers moi. C’est la première fois que je serai capitaine donc c’est assez nouveau pour moi. Je suis un joueur comme les autres, absolument pas différent et encore moins le meilleur du groupe. Je vais essayer d’avoir le rôle du mec qui encourage tout le temps. Je ne lâche jamais rien, quoi qu’il arrive, c’est un peu ma devise personnelle. Je dois me déchirer sur le terrain et transmettre ce bon exemple au reste du groupe. »
Après 4 saisons avec Pascal Donnadieu tu découvres un nouvel entraineur : Laurent Legname. Décris-nous votre relation capitaine-coach.
« Notre relation est très bonne et ce depuis le début. Dès nos premiers échanges par téléphone, je n’avais même pas encore signé à Dijon, je savais toujours pas ce que j’allais faire cette année mais toutes nos discussions passaient bien. C’est le coach dont j’avais besoin pour continuer de m’exprimer à ce niveau. Aujourd’hui je dois encore prendre des automatismes, me remettre dans le droit chemin baskettement parlant et continuer de bosser. »
À ta signature tu avais dis venir pour avoir un nouveau challenge. Par quoi ça passe personnellement ?
« Déjà, ça passera par élever statistiquement ce que j’ai pu faire avant. Qu’on le veuille ou non, s’il n’y a pas de statistiques, on n’est pas considéré, ou très rarement. Il faudra que je continue de garder mon agressivité en défense et toujours essayer d’être le meilleur joueur possible sur le terrain. J’ai également la volonté de faire briller mes équipiers. »
Le bilan de la pré-saison est de 6 victoires (dont 2 en Coupe de France) pour 3 défaites, mais le début de la préparation fut assez difficile. Quel bilan fais-tu de ce mois et demi ?
« Nous sommes une nouvelle équipe, il faut bosser. 90 % de l’équipe a changé et il faut trouver des nouveaux automatismes, tous ensemble. Il faut être davantage régulier en attaque comme en défense, mais tout ça, c’est du boulot ! C’est pas la première fois que j’arrive dans un club où l’équipe a été renouvelée à pratiquement 100 %, donc je sais que ça met du temps. Si on arrive à avoir une cohésion assez tôt, ce sera notre force. Baskettement parlant, c’est sur que demain nous ne serons pas totalement prêts. Mais si dans la combativité, dans l’engagement on est tous sur la même longueur d’ondes, on pourra gagner des matchs, même si ce sont trois rencontres avec un seul point d’avance. »
Trois rencontres en une semaine (Contre Orléans et le Havre, puis à Rouen), c’est le début de championnat qui se dresse devant vous. Est-ce déjà une semaine cruciale pour la suite de la compétition ?
« Bien sûr ! Tous les matchs sont à gagner et c’est très important de très bien débuter à la maison. Je sais qu’à Dijon il y a un très bon public donc nous aurons des fans derrière nous. Et si, mais je ne l’envisage pas, nous venons à ne pas gagner une de ces trois rencontres, ce ne sera pas une fin en soit. Il restera encore beaucoup de matchs à aller chercher derrière pour se rattraper. On va essayer de ne pas se mettre une pression inutile pour cette première opposition à la maison, même si on doit se rattraper de notre piteuse prestation face à Roanne en amical. On jouera notre basket en se battant sur chaque possession. »
L’entente entre les français est toujours excellente à Dijon. Qu’en est-elle de la relation entre les étrangers et les français ? Est-ce que ton rôle de capitaine est primordial la dedans ?
« C’est exactement ce que j’allais dire, mon rôle de capitaine est très important. Mon but c’est de bien voir que tout le monde se mélange et de pousser les français à aller vers les étrangers. Malgré mon anglais qui n’est pas très fluide (rires), j’essaye de faire ce lien. J’ai la chance d’être dans une équipe composée de bons gars ! Aucun joueur ne veut rester dans son coin sans parler aux autres. Le seul problème que nous avons, mais à Dijon comme dans un autre club, c’est la barrière de la langue. Malgré celle-ci, on arrive à rigoler ensemble, à s’amuser ensemble, à se voir après l’entrainement etc.. Je sais comment on construit une cohésion, je l’ai vécu auparavant et c’est hyper-important dans un groupe. Les grosses cohésions font les grosses équipes. »
Tu es sur Dijon depuis deux mois maintenant. Quel regard portes-tu sur cette ville ?
« Dijon est une ville surprenante que je ne connaissais pas du tout, hormis quand je venais jouer, mais ça s’arrêtait à la salle. Ici, il y a tout ! Tout, tout, tout ! Il ne manque absolument rien ! C’est assez grand, c’est même très grand ! Entre Dijon-Est, Dijon-Nord, Dijon-Sud et toutes les petites villes à côté, ça fait grand. Il y a de quoi être heureux et à l’aise sur Dijon. Je suis très bien installé, tout va bien. Dijon est une très belle ville et j’ai deux ans pour continuer de la découvrir !
Pour terminer, un mot pour les supporters qui seront dès samedi soir derrière la Jeanne ?
« J’ai toujours un mot pour les supporters. Pour l’avoir vécu, c’est clairement le 6ème homme sur le terrain. Si nous n’avons pas de fans et qu’il n’y a pas de ferveur autour de notre équipe, nous serons moins bons, c’est sûr ! À Challans ou à Nanterre, j’ai toujours connu ça. Ils sont aussi importants qu’un joueur sur le terrain. Si la ferveur qui a toujours été autour de la JDA Dijon est intacte, alors ça va nous pousser et ça tombe bien car nous en aurons toujours besoin. Ce sera plus facile de jouer à 6 contre 5 donc j’espère qu’ils sont motivés et qu’ils seront là pour nous soutenir, dans les bons comme dans les mauvais moments car c’est comme ça le sport, mais on va essayer de tout donner sur le terrain, moi le premier pour qu’on passe une belle saison, tous ensemble ! »