Bilan de Laurent Legname, 3ème partie
Après avoir évoqué son équipe dans un premier temps et son rôle dans un second temps, le coach termine l’entretien en regardant vers l’horizon et la saison 2016/2017 qui se profile.
La saison prochaine, le règlement va évoluer avec un quota admis de 6 étrangers pour 4 joueurs formés localement (contre 5 pour 5 cette saison). Quelles sont tes impressions sur ce changement important ?
« Le débat du règlement, il faudrait 2 voir 3 pages pour en parler (rires). Il faudra faire avec, tout simplement. Nous aurons le droit à 6 étrangers maximum : 4 américains et 2 cotonou européen. On pourra également avoir à côté 4 français. Personnellement, je suis favorable à ce que le nombre d’étranger soit limité à deux en France. Je mettrai comme à l’époque, 8 français pour deux étrangers. Maintenant on sait que c’est pas possible politiquement par rapport à l’Europe. J’ai mon avis mais il faut faire avec. Ça aura forcément une influence sur le recrutement et sur le marché disponible. »
Avec ce nouveau règlement, avoir une base déjà composée de Marc Judith et Axel Julien, encore sous contrat, c’est forcément un avantage.
« Tout à fait. Pour être dans les clous, nous avons le droit d’avoir 4 français. Sur ces quatre, on en a déjà deux sous contrat, Axel et Marc. Je sais également que nous essaierons de rebâtir le moins possible. Ça dépendra du business, des joueurs etc.. Je souhaite conserver un socle important de cette équipe. On sait ce qu’on a en terme de valeurs, d’état d’esprit et de niveau de jeu. On sait pas forcément ce qu’on va trouver en prenant ailleurs. C’est mon objectif et l’objectif de club dans son ensemble.
Maintenant on peut très bien repartir qu’avec deux joueurs. Après une bonne saison, les joueurs sont sollicités et financièrement le club ne pourra pas toujours suivre. Certains joueurs peuvent être amenés à être plus porté sur les finances que sur le sportif. C’est le métier qui est comme ça. On va tout faire pour garder une grosse ossature, mais ça ne dépend pas que de nous. »
Qui dit intersaison dit forcément la question des restants et des partants ? Peux-tu nous dire sur qui tu veux t’appuyer pour la saison prochaine ?
« Dans ma tête, je sais ce que je veux. Nous aimerions continuer avec Jacques Alingué, c’est une certitude. Nous sommes en discussions avancées et j’ai bon espoir que ça se concrétise. Rien n’est signé pour l’instant mais nous sommes dans cette logique. Après pour les autres joueurs, je sais qui je voudrais garder, un peu plus que d’autres. J’ai vu tous les joueurs ce mardi matin pour savoir ce qu’ils voulaient faire. On va voir au fur et à mesure de l’intersaison en regardant ce qui est possible de faire. »
Sur quelle base cette nouvelle équipe va se créer ?
« On devrait repartir comme cette saison, avec 9 joueurs professionnels. C’est une base qui me semble très bonne. Il y aura encore deux meneurs, trois extérieurs, deux pivots et deux ailiers forts ou peut-être un poste 4 qui peut jouer sur le poste d’ailier, un peu plus extérieur. On va voir comment on peut construire l’équipe à partir de ce plan là. Si je pouvais choisir, je garderai pratiquement tout le monde. Ce serait l’idéal.
On connait aussi les manques de cette année : la densité athlétique et la densité verticale. Il faut qu’on s’améliore au niveau du rebond où nous étions assez faible. Après il nous manquait un joueur de talent. Mais on le sait, ça se paye ! Est-ce intéressant de détruire un collectif en ajoutant à l’équipe un électron libre mais qui peut s’avérer trop individualiste pour ce groupe là ? C’est une question qu’on peut se poser. »
En finissant 9ème cette saison et avec une base de joueurs que tu connaitras, est-ce que dans un coin de ta tête tu espères voir les playoffs la saison prochaine ?
« C’est très tôt pour dire ça. Il ne faut pas oublier que nous avons la 14ème masse salariale et que chaque saison, la JDA va au delà de ça. C’est presque devenu une habitude pour les gens et peut-être qu’ils ne comprendraient pas si la saison prochaine nous terminions 13ème par exemple à cause de blessures ou d’erreurs sur le recrutement. Avant de parler des playoffs, il faut avoir du recul. Je suis ambitieux, je veux toujours gagner et je veux toujours faire le maximum pour les équipes que je coach.
On va tout faire pour avoir les meilleurs résultats possible mais il faudra voir en début de saison l’équipe qu’on aura. On prendra les matchs les uns après les autres pour essayer de faire aussi bien. Et si c’est le cas, ce sera encore une fois très bien. Bien sur, on ne se privera pas si on peut aller en playoffs. Mais il faut se rendre compte que c’est très difficile. »
Tu vas retrouver ton ancien club l’an prochain, le HTV Basket. Un mot sur leur saison et le travail effectué par Kyle Milling ?
« C’est fantastique. Je suis très content pour le club du HTV dans son ensemble. De les retrouver l’année prochaine sera très particulier pour moi mais aujourd’hui je suis très content pour eux. »
Le sud revient en force ces dernières années (Antibes, Monaco, HTV). Est-ce que tu vois une justification particulière à ça ?
« Monaco, on sait qu’un mécène est arrivé ces dernières années et forcément ça aide. Après il ne faut pas leur enlever ce qu’ils ont fait cette année. C’est cette équipe qui m’a fait échoué l’année dernière dans ma quête de la montée en Pro A avec le HTV. C’est bien coaché, ça joue bien au basket, c’est des joueurs qui sont à leur place dans la hiérarchie. Antibes c’est un club historique du basket français comme Pau ou Limoges qui revient sur le devant de la scène avec une très belle salle. Concernant le HTV que je connais bien pour y avoir fait 10 ans en pro, c’est un club plus jeune. Je sais qu’il y a un gros travail des dirigeants depuis 3-4 ans pour que le basket existe là-bas et aujourd’hui ça porte ses fruits. »
Pour parler rapidement de la fin de saison en Pro A, qui vois-tu en finale et quel sera pour toi l’équipe championne ?
« Je sais pas… La logique voudrait que ce soit Strasbourg contre Monaco. Comme je suis quelqu’un de logique je vais donc dire Strasbourg – Monaco (rires). Mais je vais mettre Strasbourg en champion de France. »
En 3 mots seulement, à quoi va ressembler l’intersaison de Laurent Legname jusqu’au 7 août, date de la reprise ?
« Recrutement, décompression et soleil. »
Propos recueillis par Pierre Fleutelot