Présentation de Jean-Michel Menegaux, responsable des statistiques
Qui ne rêverait pas d’être à sa place un soir de match pour regarder une rencontre de Pro A ? Jean-Michel Ménégaux, informaticien la semaine et responsable des statistiques à domicile les jours de matchs depuis maintenant plus d’une vingtaine d’années est un privilégié – par sa position en table de marque – entre les officiels marqueurs et le banc de touche dijonnais. Si le placement qu’il occupe est au plus proche du terrain, ce n’est pas à tout hasard. Rencontre avec Monsieur chiffres..
Jean-Michel, peux-tu nous expliquer comment tu es arrivé à ce poste ?
Ça vient d’un concours de circonstances. Je suis dijonnais et j’ai fait mes études ici, avant de partir sur Paris. Je suis revenu sur Dijon fin 1992 en tant qu’informaticien, dans une société qui était sponsor de la JDA Dijon Basket. L’histoire a commencé en disant « comme tu es dans le milieu informatique, tu pourrais nous installer notre logiciel de statistiques ? ». Et puis finalement j’ai fait plus que ça. J’ai mis mon fils dans l’aventure un an après et il m’a aidé pendant une dizaine d’années. Aujourd’hui je suis encore fidèle au poste.
Comment s’organise un soir de match pour toi ?
Ça débute la veille. Je traite toutes les mises à jour à faire pour arriver prêt et disponible le jour du match. On commence avec la rencontre espoir. La préparation consiste à récupérer par internet les mises à jour des effectifs des équipes, les joueurs qui sont qualifiés par la LNB, ainsi que les mises à jour des horaires etc… On se coordonne ensuite avec la table de marque pour la composition des équipes. Comme les matchs sont suivis en live, il faut que ce soit cohérent avec la réalité du terrain. On ne peut rentrer à la main que les arbitres et les coachs.
Pour garder la concentration nécessaire sur le match espoir puis sur le match professionnel, ce sont deux équipes de deux qui assurent la prise de statistiques.
En quoi ce poste est source de responsabilités ?
Pour trois raisons : la première, c’est une obligation de la Ligue Nationale de Basket. L’absence de statistiques pour une rencontre peut amener à une pénalité avec une amende. La seconde, c’est pour permettre aux internautes le suivi des matchs en live. C’est le point de référence des paris sportifs en ligne. Enfin, le dernier point, c’est que la prise de statistiques met à jour les stats personnelles des joueurs durant la saison. Point important puisque la valeur des joueurs se repose beaucoup là-dessus.
Qui dit informatique, dit possibilité d’avoir des soucis techniques ?
Effectivement, il peut y avoir des bugs informatiques, comme un souci avec le logiciel. C’est aussi pour ça que nous sommes 3 par match. Les 2 qui font les stats et moi qui peux intervenir s’il y a un souci. Quand un souci se présente, la doublette doit s’occuper de prendre toutes les stats à la main.
Il m’est arrivé de devoir tout réinstaller le logiciel pendant le match. On s’efforce de rattraper au plus vite les stats prise sur le papier. Le vrai drame qui puisse arriver – et heureusement, je n’ai pas encore eu le cas – c’est l’ordinateur qui ne démarre plus !
Il peut également y avoir des soucis plus légers, comme des décalages avec la table de marque. On se coordonne rapidement avec la table sur le temps mort suivant. C’est principalement un souci sur les affectations de fautes ou une double faute, ces choses-là.
Quel est ton plus beau souvenir avec la JDA Dijon Basket ?
J’ai un souvenir qui me vient en tête, lié aux stats. En 2004, l’année où on gagne la semaine des as à Mulhouse, on était en formation avec le logiciel qu’on utilise encore aujourd’hui. Je devais faire les statistiques pour la finale, mais mon côté de fidèle supporter du club m’a envahi et je ne sentais pas de les faire, par peur de ne pas être assez concentré. J’ai donc vibré dans la salle, en bon supporter, c’était génial !