Bilan de saison avec Frédéri Lambert
Au lendemain de sa saison avec les U18 Élite et de son titre de vice-champion de France poule basse avec ses joueurs, Frédéri Lambert tire le bilan de la saison et parle déjà de celle à venir :
Peux-tu faire un bilan sportif mais aussi humain de ta saison ?
« Sportivement, la saison a été satisfaisante. Malgré notre accession en poule basse, nous avons réussi à décrocher une médaille au Final 4. Ça faisait longtemps que nous n’avions pas fait d’aussi bons résultats. J’avoue éprouver quelques regrets étant donné que nous n’avons pas décroché le titre de champions de France, malgré l’implication des joueurs !
Humainement, cette année a été pour moi meilleure que l’année dernière. J’ai moi-même choisi la composition de l’équipe et j’ai éprouvé beaucoup de plaisir à entraîner les joueurs, ce sont des jeunes qui donnent envie qu’on s’intéresse à eux. Ce fût une année très enrichissante étant donné que je devais m’impliquer non seulement sur le plan sportif mais aussi sur leur développement en tant qu’adolescents et sur le plan scolaire. Ceci a permis beaucoup de partage entre les garçons et moi ».
Comment l’équipe a-t-elle réussi à rebondir après l’accession en poule basse ?
« Nous avions une poule très forte composée d’équipes telles que Nancy, la SIG ou encore l’Elan Chalon. Nous espérions faire des bons résultats en première phase, mais le niveau était très élevé donc l’accession en poule basse était envisagée. Cependant, nous sommes tout de même passés à côté d’un ou deux matchs comme par exemple notre match contre la SIG à domicile où nous perdons de 5 points. Mais les garçons se sont bien battus donc je ne qualifierai pas notre accession en poule basse comme un échec ».
Aurais-tu préféré accéder en poule haute mais avoir une finalité différente ?
« En tant que compétiteur, je préfère être dernier chez le plus fort que premier chez les moins forts, surtout que nous sommes un centre de formation de Jeep Elite. La poule haute nous aurait permis de progresser et de développer notre esprit de compétition en nous mesurant à des équipes plus fortes. Cependant nous avons disputé plusieurs matchs à enjeux en poule basse, notamment pour le Final 4, ce qui nous a permis de compenser cette perte d’expérience ».
Le Final 4 a été l’aboutissement de tout votre travail. Comment tes joueurs l’ont-ils vécu ?
« Nous étions à Marne-La-Vallée la semaine avant le Final 4 pour les qualifications. Les joueurs ont donc pu faire face une première fois à la pression des matchs à enjeux. Une fois au Final 4 les garçons étaient excités, contents… Ils avaient un bon stress. Ils étaient motivés et voulaient vraiment décrocher un titre. J’ai essayé de garder une posture calme et d’aborder le match comme n’importe quel autre pour ne pas les stresser. Cependant ils n’ont pas réussi à gérer leurs émotions en demi-finale contre Roanne. Nous étions à +7 à 3 minutes de la fin du match et nous avons perdu le match sur des erreurs bêtes ».
Le groupe a-t-il progressé autant que tu l’espérais ?
« Collectivement il y a eu une vraie évolution, surtout sur l’aspect défensif. Plus la saison avançait et plus nous étions performants sur notre défense demi-terrain, ce qui a payé lors de nos gros matchs. Quant aux cas individuels, certains joueurs ont su progresser et s’affirmer notamment chez les premières années. Les dernières années ont eux aussi beaucoup évolué et devenir des éléments majeurs de l’équipe. Cependant je regrette que la stagnation de certains depuis janvier ».
Les rapports humains sont certainement différents lorsque l’on coach des jeunes sportifs de haut niveau et beaucoup de facteurs sont à prendre en compte. Quels enseignements tires-tu de cette expérience ? T’a-t-elle fait mûrir en tant que coach ?
« J’aime être avec les jeunes. C’est humainement très instructif que ce soit sur le plan sportif ou autre. C’est parfois compliqué car il faut toujours faire attention à ce que l’on fait et ce que l’on dit afin de ne pas être pris comme référence auprès d’eux. Mon franc-parler peut parfois être mal interprété, surtout auprès des adolescents. J’ai eu un fort intérêt pour mes joueurs cette année, plus que l’an dernier. Chacun d’entre eux a une particularité qui les rend intéressants et attachants ».
Quelles-ont été tes plus grandes difficultés rencontrées en tant que coach ?
« J’ai beaucoup de mal à faire passer une éthique de travail, c’est-à-dire faire prendre conscience que devenir professionnel ce n’est pas se contenter des entraînements mais c’est tout un état d’esprit. C’est celui qui en fera plus que les autres, qui s’entraînera plus longtemps, qui aura une bonne hygiène de vie. De plus, le fait de trouver un juste milieu entre formation et résultat est aussi un défi. Certains joueurs ont des périodes où ils ne sont pas performants, mais je dois tout de même leur donner du temps de jeu pour qu’ils gardent confiance en eux sans pour autant que cela impact le résultat du match ».
As-tu des regrets concernant cette saison ? Si oui lesquels ?
« Forcément, le fait de ne pas avoir décroché le titre de Champions de France est mon plus grand regret cette saison. Surtout que notre défaite de 5 points contre Roanne en demi-finale n’était pas due à une différence de niveau mais simplement à un manque de lucidité de notre part. On peut toujours faire mieux, je reste persuadé que nous aurions pu gagner certains matchs en phase allée. J’aurais aussi aimé que certains joueurs s’affirment plus au cours de l’année ».
Quels sont tes objectifs pour la saison prochaine ? Le groupe va-t-il changer ?
« Le groupe va changer de moitié. 6 joueurs partent et nous en recrutons 7 nouveaux. Ce recrutement vise à mixer la qualité des joueurs déjà expérimentés du championnat de France U18 avec les plus jeunes qui assureront la continuité de l’équipe pour les prochaines années. J’ai forcément un objectif plus ambitieux pour la saison prochaine. Ce recrutement nous donnera j’espère la possibilité de se qualifier en poule haute ».