[INTERVIEW] ADRIEN CURIE, LA TÊTE ET LES JAMBES
Adrien Curie, 26 ans seulement, occupe le poste de deuxième assistant-coach et de préparateur physique de l’équipe professionnelle. Véritable homme de l’ombre, aux côtés de Nenad Markovic et Vincent Dumestre, il vous présente son métier et son parcours.
Comment avez-vous intégré le staff de la JDA Dijon ?
J’ai suivi un parcours STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) et dans le cadre de cette formation, je réalisais à l’époque un stage au sein du CEP, le Centre d’Expertise et de la Performance Gilles Cometti, ici à Dijon. Petit à petit, je me suis mis à aider les préparateurs physiques du centre. Les espoirs de la JDA venaient, et viennent toujours au centre d’ailleurs, s’entraîner avec leur coach, Vincent Dumestre à cette période. Nous avons rapidement échangé et sympathisé et il m’a proposé de devenir son adjoint, c’est comme cela que tout a commencé, en 2018. Je continuais à faire de la préparation physique au CEP et de l’assistanat avec le centre de formation. L’assistanat, concrètement, c’est de la préparation individuelle, des échauffements et de la vidéo.
Vous aviez une affinité avec le basket au départ ?
Oui, je n’ai pas joué à un haut niveau mais j’ai toujours baigné dans cet univers. J’ai joué jusqu’en Nationale 3 dans un club près de Dijon. Cela a toujours été ma passion, je suis très heureux aujourd’hui.
La vidéo est devenue incontournable dans le sport professionnel et c’est une de vos missions…
Oui, cela nous aide beaucoup. J’ai commencé à en faire avec les espoirs et Vincent Dumestre. Nous avions déjà intégré l’analyse vidéo dans notre fonctionnement. Je présentais le scouting des adversaires avant chaque rencontre. Frédéric Wiscart-Goetz, lorsqu’il était encore à la JDA, m’avait briefé sur le logiciel et donné quelques conseils. Aujourd’hui avec l’équipe professionnelle, on s’appuie naturellement sur cet outil et j’ai pu développer mes compétences au fil des saisons.
Vous avez en charge la préparation physique des joueurs. Sur quels types d’exercices axez-vous votre travail ?
Il y a des choses transversales, qui peuvent s’appliquer à plein de disciplines. Pour les basketteurs, il y a des qualités d’explosivité et de puissance indispensables. Le terrain est petit et ces qualités vont vraiment faire la différence. J’insiste donc leur préparation autour de l’explosivité sur de petits espaces et le saut, la détente.
Echangez-vous aves d’autres préparateurs physiques de Betclic Elite ?
On essaie, oui. Ce n’est pas facile mais en France, cela se passe bien. Je ne les connais pas tous mais on discute. Lorsque l’ASVEL est venue récemment au Palais des sports, j’ai longuement échangé avec leur préparateur physique. C’est intéressant de savoir comment un club avec plus de moyens et d’infrastructures travaille. Cela permet de nous améliorer et de nous inspirer des bonnes pratiques. Un préparateur spécialisé dans le rugby a développé une plateforme pour les professionnels, c’est aussi un bon moyen de discuter avec mes confrères.
Quelle est votre relation avec les joueurs ?
Elle est excellente mais cela reste toujours professionnel. On a le même âge pour certains mais il faut rester dans le cadre d’une équipe sportive professionnelle avec de grandes exigences. Je suis amené à discuter avec eux tous les jours. C’est en échangeant au quotidien, sur tous les sujets, que j’arrive à déceler les problèmes qu’ils peuvent rencontrer. Je peux leur donner des conseils sur le sommeil, l’alimentation, les étirements.
Une anecdote à partager aux supporters ?
Je ne peux pas vous dire qui est le plus costaud de l’équipe mais Rashard Kelly et Robin Ducote détiennent cette saison le record de détente avec près de 60 centimètres de hauteur.
En dehors du basket, est ce qu’il y a un préparateur physique, un club qui vous inspire justement ?
Le problème et l’avantage des réseaux, c’est qu’il y a beaucoup de contenus et d’échanges. Tout le monde partage des exercices aujourd’hui. Je suis beaucoup de préparateurs, en France ou aux Etats-Unis. Il faut reconnaitre qu’ils ont souvent un peu d’avance sur nous. Autour des sports de glisse ou du rugby, je dirais qu’il y a de bonnes choses à prendre. Le rugby a une dominante tellement physique que les athlètes et les staffs ont besoin d’être à la pointe.
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